La Douleur
Dominique Blanc fait résonner, jusque dans ses silences, ses soupirs, la simplicité et l'intensité de l’écriture durassienne.
La dernière guerre, Marguerite Duras l'a vécue tout à la fois comme femme dont le mari avait été déporté, comme résistante, mais aussi, comme écrivain. Lucide, étonnée, désespérée parfois, elle a, pendant ces années, tenu un journal, écrit des textes que lui inspirait tout ce qu'elle voyait, ce qu'elle vivait, les gens qu'elle rencontrait ou affrontait. Ce sont ces récits et des extraits de son journal, que Marguerite Duras a réunis sous le titre La Douleur.
L'INTENTION
Envie d’abord de retravailler avec Dominique Blanc, envie de partager quelque chose, de faire exister ce quelque chose.
Envie alors de se confronter à ce texte terrible. De se ressouvenir de ça : la Résistance, la Libération, les camps, cette période impensable et qu’on a oubliée. Et puis le retour incroyable de cet homme dont Marguerite Duras s’est séparée et qu’elle aime, l’horreur de l’attente, la splendeur de sa résurrection à lui – qui est aussi un peu son œuvre à elle. L’espoir fou. Transmettre tout cela, humblement, à des spectateurs.
Patrice Chéreau
Publié le 25/05/2023