Le Mariage Forcé

Sganarelle, proche de la cinquantaine, désire épouser la jeune et fougueuse Dorimène dans le but de la posséder et d’avoir une progéniture. Cependant, il s’aperçoit que sa dulcinée est assoiffée de liberté. Il va alors tout tenter pour faire annuler ce mariage.

Initialement, Le Mariage Forcé, est une comédie-ballet de Molière coécrite avec Jean-Baptiste Lully, dans laquelle les deux auteurs font une satire des moeurs de leur temps. Écrite une première fois en 1664, puis une seconde en 1668 (Molière s’étant fâché avec Lully), l’oeuvre s’inscrit dans la lignée des comédies de moeurs que sont Les Précieuses Ridicules (1659), Sganarelle ou le Cocu imaginaire (1661), L’Ecole des Maris (1662) et L’Ecole des Femmes (1663).

Monter Le Mariage Forcé est né d’un désir de trois artistes d’approcher l’essence même de l’oeuvre de Molière à travers une pièce courte et rythmée par l’urgence de la farce. De vouloir aussi mettre en avant son propos satirique, toujours d’actualité, et tenter de peindre le portrait des différentes hypocrisies auxquelles nous sommes confrontés dans notre quotidien. Doctrines philosophiques bancales et patriarcat sont les chevaux de bataille de l’auteur, qui nous livre ici une moquerie jouissive et pleine d’enseignements.

Jouer dix personnages à trois comédiens, c’est prendre le parti de laisser jaillir une fantaisie absurde et déjantée dans un dispositif quadrifrontal où tout est à vue. Celui-ci revisite totalement l’oeuvre de Molière et offre une mise en scène où le public se retrouve devant, derrière, à gauche, à droite et, inévitablement, avec les comédiens, au centre de la farce. Cette proximité physique nous paraît indispensable au “dépoussiérage” de l’oeuvre. Elle permet une interaction directe avec le public, de capter le moment présent et de le sublimer par des improvisations, qui plongent le spectateur dans une représentation unique. Tout cela mêlé à une immersion sensorielle offerte par l’odeur et le bruit de la paille.