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danse

Mathilde Monnier Records

 Mathilde Monnier Records (2021)
À la sortie même du premier confinement, Mathilde Monnier entreprend d’écrire une courte pièce de huit minutes à l’écoute d’un extrait du Grand Macabre, un opéra de Ligeti. Il s’agit pour elle de témoigner de ce qui affecte nos corps, de la vacuité, d’un monde en pleine reconfiguration. Ainsi émergent les prémices de cette création.

Records est une sorte de retour à l’essentiel : un espace vide, qui s’apparente à un caisson lumineux et sonore; la voix de Barbara Hannigan, immense chanteuse, cheffe d’orchestre, et performeuse théâtrale, interprétant la musique contemporaine dans une approche sensible et virtuose. Et bien sûr, les corps. Ici, ils sont féminins. Six danseuses, six femmes, y vivent en prenant appui sur les parois, créant un espace dans l’espace, ou plutôt, une sorte d’espace mental propice à la mémoire. Ces cloisons, qui les tiennent et les retiennent, découpent la gestuelle comme une calligraphie, la sagittalisent aussi, donnant à la géométrie une présence palpable. Elles sont aussi le support d’une partition rythmique commune, ponctuant la musique, venant offrir un squelette aux corps pour une traversée musicale et chorégraphique. Dans une tension constante, l’abstraction du mouvement rencontre l’incarnation des corps. Alors le temps se dilue, l’espace se dilate, les certitudes s’effacent.

Publié le 08/09/2021


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